UN PRINTEMPS EN AUBRAC
18 juin 2021Aubrac, quand tu nous tiens !
Solitaire parmi les immensités, j’aime parcourir ces hauts plateaux, comme enivré par tous ces paysages et cette flore, qui déroulent à l’infini un tapis de soleil et d’arômes, et où le temps semble s’être arrêté.
Ses vastes étendues aux horizons épurés qui se déclinent sans limites, n’ont d’égal que sa beauté et le bonheur qu’ils procurent : l’Aubrac enchante, l’Aubrac envoûte.
Loin des foules hétéroclites, j’admire avec véhémence le ballet des nuages, les belles aux yeux noirs qui parcourent les plateaux, les collines verdoyantes d’où surgit parfois un buron d’un autre temps, un ruisseau sinueux dans la plaine, une cascade au doux murmure rafraichissant, un lever ou un coucher de soleil étourdissant…
AUBRAC, TU SERAS TOUJOURS LE PAYS DE MA VIE, OU SE CACHE EN TOI TANT DE SOUVENIRS ET DE NOSTALGIE
Ce printemps a eu du mal à démarrer, avec une météo capricieuse, des températures basses, des ciels changeants, des nuages abondants, mais aussi, bien souvent, une lumière riche de nuances infinies, digne d’un tableau de maître.
Du levant au couchant…L’aube et le crépuscule, comme des instants lumineux fugaces.
Mais que le soleil est magnifique quand il se lève, dévoilant ses rayons qui explosent sur l’horizon, annonçant l’aube d’une journée prometteuse.
Et quand vient la fin de la journée, le soleil enflamme les plateaux d’un feu rougeoyant
Cerise sur le gâteau, j’ai enfin pu suivre et assister à la populaire transhumance annuelle des troupeaux, qui arborent de superbes compositions florales.
Aujourd’hui encore, la tradition perdure, et c’est une excellente chose. Dès le petit matin, on monte les bovins en estive le jour de la St Urbain le 25 mai, pour les redescendre le 13 octobre (Saint Géraud) soit 142 jours après.
La montée en estives des troupeaux se nomme « La Montada » et la descente « La Dévalada »
De longs troupeaux se succèdent, faisant résonner les cloches de toute part. Habillés en tenue traditionnelle ou pas, adultes et enfants, bâtons à la main, conduisent le troupeau d’une main de maître, intervenant çà et là, au moindre écart d’une vache récalcitrante !
A cette occasion, une grande fête est normalement organisée à Aubrac aux alentours du 25 mai, mais la crise sanitaire aura eu raison de cette manifestation 2 années de suite. Par contre, les éleveurs continuent à fêter en famille et entre amis, au cours d’un bon gueuleton, cette tradition bien ancrée.
Néanmoins, j’ai apprécié le fait que la foule ne soit aussi présente qu’en temps normal, même si cette festivité fait la joie et le bonheur de nombreuses familles.
L’Aubrac est un véritable paradis pour les amoureux de la nature, et en particulier pour la flore, très riche, et qui éclate de toute part, une fois passées les gelées. C’est même une des plus riches flores d’Europe : Blancheur des Narcisses, Or des jonquilles, pensées sauvages, orchidées, gentiane, genêts.
A perte de vue, les montagnes revêtent leur habit printanier, se couvrent d’une pelouse vert tendre, les plateaux verdissent, se parent d’une multitude de couleurs, et les fleurs éclosent de partout.
Une des composantes importantes de l’Aubrac, ce sont les tourbières, essentielles au développement des espèces. J’en sais quelque chose, pour m’être embourbé plus d’une fois !
Sans les burons, l’Aubrac n’est pas l’Aubrac. Ces anciennes cabanes de berger qui servait à fabriquer le fromage, et pour lesquels j’ai une attirance particulière, suscitent beaucoup d’admiration, et même d’une certaine passion de ma part. Je n’arrive pas à m’expliquer pourquoi un tel intérêt.
Certainement en raison de leur histoire passionnante dans la rude vie des buronniers, mais aussi parce que, à mon avis, ils font partie intégrante des paysages.
Cela leur confère un intérêt photographique évident. Et puis, pour tout vous dire, je les trouve magnifique !
Après un minutieux travail préparatoire de recherche, lors de mes randonnées, j’essaie de les retrouver un par un, avec leur emplacement et leur nom !
Tout est noté, détaillé sur mes cartes IGN, qui ne me quittent jamais, et qui sont devenues un véritable outil de travail précieux.
Associer la marche et la photographie, voilà un objectif qui me convient parfaitement, avec un but précis qui me motive !
En ruine, ou pas, ils parsèment pâturages et prairies, comme une sentinelle d’un temps révolu.
Rendez-vous en Aubrac l'hiver prochain, en espérant que la neige soit autant présente que cette année, car je n'ai malheureusement pas pu m'y rendre.
Dommage, car jamais l'Aubrac n'avait connu de telles quantités de neige, avec des paysages dignes de la Laponie !
Enfin, pour terminer, je vous recommande un chouette livre sur l'Aubrac qui vient tout juste de sortir : Loz Aubrac (cliquez sur le lien)