TOKYO PASSION - 東京
24 juin 2023« LA GRENOUILLE DANS UN ETANG NE CONNAIT PAS L’OCEAN »
Voilà un proverbe japonais qui peut s'appliquer idéalement au Japon en général. Il reflète parfaitement l’idée préconçue que l'on se fait très souvent à tort de ce pays. Alors, Tokyo, vous imaginez un peu ?
Beaucoup en ont simplement une vague idée. Et pourtant fort de ses 14 millions d’habitants, cette mégalopole la plus peuplée du monde, n’en finit pas de m’étonner, de me surprendre. Toujours prêt à plonger dans l’inconnu, je me délecte de ce que je vais y découvrir. Et puis, curieusement, je m’y sens tellement bien !
Capitale de l’Est ! Oui, c'est la traduction de "Tokyo"
Globalement, je n’aime pas trop la ville, et encore moins leur gigantisme, mais alors là, la capitale du japon, avec ses immenses tours, ses écrans lumineux, ses temples & sanctuaires, parfois isolés, ses vieilles façades, enserrées entre 2 immeubles modernes, ses jardins au design zen d’une grande beauté, ses pruniers en fleurs , ses onsen (bains publics) et bien plus encore, sont pour moi une pure merveille.
Et surtout, il y a tant à voir qu’il faudrait des années pour en faire le tour. C’est une mine inépuisable de découvertes culturelles et bien sûr gastronomiques, mélange de saveurs et de couleurs que j’affectionne particulièrement.
Mon grand plaisir, c’est d’aller dans ce Tokyo inconnu du touriste lambda (que je suis d’ailleurs !)
Alors, à chaque fois que j’y retourne, je consacre quelques jours, pour approfondir ma connaissance de cette folle mégalopole, et poursuivre sa découverte qui ne s'arrête jamais.
Dans cette publication, je vais tenter de résumer ce que j’ai vu, certes, mais en fait, c'est quasiment mission impossible pour moi !
Alors, cette fois-ci, pas forcément de belles photos, mais en grandes quantités, juste pour vous montrer quelques facettes de mes découvertes, et pour prouver, s'il le fallait, que Tokyo est bien loin des idées reçues, pour celui qui se donne la peine de chercher un peu.
Sans oublier les endroits où j’ai séjourné, les restos que j’ai fréquentés. Problème, c’est qu’il y en a énormément !
C’est parti ! Bonne balade !
⛩Pour moi, les temples et les sanctuaires sont des endroits incontournables pour la beauté des édifices, et aussi pour ressentir la spiritualité des Japonais. Ce sont souvent des endroits magnifiques, d’une grande richesse patrimoniale et architecturale. J’en ai visité tellement que je vais vous en montrer seulement quelques uns.
Petit explication rapide entre sanctuaire et temple, directement liés à leurs 2 "religions", qui n'en sont pas vraiment d'ailleurs, et qui cohabitent parfaitement : le shintoïsme et le Bouddhisme.
Le saviez-vous ?
- Shintoïsme = Voix des Dieux
- Divinités = Kami
- Culte de la nature et de l'humain
- Sanctuaire = Jinja + entrée par un tori,⛩passage du monde des humains au monde spirituel
- Bouddhisme = Atteindre l'éveil en se libérant des désirs égoïstes, cause de la souffrance des hommes
- Divinité : Bouddha
- Temple = Otera
A noter : A chaque visite de sanctuaire ou de temple, il est possible de demander aux moines ou aux prêtres, de remplir « son goshuincho », 御朱印, petit carnet en accordéon dans lequel va être apposée une calligraphie magnifique. Les Japonais en sont friands, tous comme les touristes, et le moi le 1er.
A ce jour, j'ai collecté plus de 50 "Goshuin"
Attention, c’est un petit livre sacré, donc on ne fait pas n’importe quoi avec.
Le SENSO-JI 浅草寺
C’est le temple le plus connu de la ville, situé dans le quartier Asakusa. Sa porte d’entrée monumentale, le kaminari-mon est flanquée de 2 gardiens, Fujin-Sama, le dieu du vent, et Raijin-sama, le dieu du tonnerre et de la foudre, au centre duquel se trouve une énorme lanterne de papier rouge.
Beaucoup de monde : je préfère y venir tard le soir, la foule est partie, et le lieu retrouve sa quiétude. A l'entrée, l’encensoir en cuivre ou l’on vient brûler de l’encens : les fidèles s’aspergent de la fumée qui s’en dégage : elle aurait des vertus curatives.
LE ZOJO -JI 増上寺
Temple bouddhique ; la particularité de ce temple est la multitude de statuettes en pierre, représentant le Dieu protecteur des Enfants « Jizo ». Ici, chaque parent ayant eu enfant mort-né, vient habiller une statuette, comme si c’était leur propre enfant.
HIE JINJA : Le grand sanctuaire protecteur de Tokyo.日枝神社
Le Japon, un pays moderne, oui, mais dont l'âme reste intensément ancrée dans la culture traditionnelle.
Curieusement ceinturé par des immeubles, ce sanctuaire shintoïste comporte une jolie allée composée de nombreux tori vermillons. Ce site est d'ailleurs un lieu de recueillement pour les "Salarymen" et les familles, qui y trouvent un moment de calme.
Mais derrière cette modernité, l'âme du pays reste profondément imprégnée par la culture traditionnelle.
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GOTOKUJI : Le temple dédié aux chats 豪徳寺
- Le temple bouddhique dédié au Maneki-Neko : ce chat 🐈 qui souhaite la bienvenue avec sa patte en l'air.
- Impressionnant lieu de culte dédié au Maneki-Neko, hallucinant par le nombre de statuettes de chats qu’il abrite.
UENO TOSHOGU SHRINE : le mausolée d'or des Tokugawa 上野東照宮
Ueno Toshogu est un sanctuaire shinto situé dans le parc d'Ueno fondé en 1627. Ce sanctuaire consacre Tokugawa Ieyasu en tant que Dieu.
Les allées sont bordées d’énormes lanternes en pierre et en cuivre, richement dorée. Ce sont des offrandes faites par les seigneurs féodaux.
USHI-TENJIN-KITANO-JINJA : Le sanctuaire caché aux pruniers pleureurs 牛天神北野神社
Kitano-jinja est un petit sanctuaire shinto. Peu connu des touristes, hors des sentiers battus, il faut s’y rendre en février, lors de la floraison des pruniers et du Ume matsuri. L’escalier qui y mène est entouré par de jolies fleurs de pruniers .
Au pied du pavillon principal se trouve des pruniers pleureurs shidare ume. Pendant le matsuri, le weekend, le sanctuaire organise des dégustations : j’ai ainsi goûté à l'amazake , une boisson sucrée non alcoolisée et élaborée à partir de riz fermenté.
KANDA MYOJIN : un des sanctuaires les plus anciens de la ville 神田明神
Très chouette avec sa couleur vermillon. Dieu protecteurs : Daikoku-ten, divinité de la richesse et du commerce. Ebisu, protecteur populaire des pêcheurs et des marchands
Le sanctuaire de Kanda est particulièrement apprécié des salary-men. On y trouve aussi bon nombre d'Ema (plaquettes de vœux accrochées) représentant des dessins de manga.
Fidèle à mes habitudes, c’est mon grand plaisir de déambuler dans les quartiers typiques peu connus ; car c’est dans ces endroits où l’on a le plus de chances de découvrir des lieux encore préservés du tourisme de masse, souvent de petits joyaux ignorés du grand Tokyo, ou tout simplement découvrir la vie quotidienne des Tokyoïtes.
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SUGAMO:巣鴨 Le quartier des cheveux blancs
Dans la rue Jizo- Dori, c’est le rendez-vous des seniors et des magasins et des échoppes : j’ai ainsi rencontré un couple très sympa qui tienne un petite poissonnerie.
Autre curiosité : les sous- vêtements rouge ! Issue d’une croyance ancienne, on offre parfois des culottes rouges pour fêter ses 60 ans. Cette couleur est associée à la circulation sanguine et permettrait de vieillir en bonne santé ? Cet anniversaire marque aussi le début d’une sorte de renaissance, qu’on appelle le kanreki.
Le temple bouddhiste le plus réputé, le plus magnétique aussi est le KOGAN-JI : on verse de l’eau sur une statue de la Déesse Kammon, divinité qui soulage les douleurs en les portant à sa place. Ensuite, on frotte à l’aide d’une serviette blanche l’endroit où l’on souffre.
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HIGASHI NAKANO : Moon Road
Encore un endroit peu connu des visiteurs, c’est bien pour cela que j’y suis allé ! Surtout pour son dédale de ruelles étroites appelé « moon road ». Des restos, des bars tout ce quartier respire l’authenticité.
A la nuit tombée, les lanternes s’illuminent, et le charme s’opère ! C'est lorsque les rues de Tokyo revêtissent leurs habit de lumière que je prends plaisir à me balader : c'est à coup sûr mon heure préférée !
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NAKAI 中井 : Le festival des teintures
Some no komichi est un festival de teinture japonaise sur tissu dans le quartier de Nakai. Met en avant le savoir-faire traditionnel pour la teinture des textiles. Notamment pour les noren, que l’on accroche à l’entrée des magasins.
Des guirlandes de tissu colorées sont alors installées sur la rivière Myoshoji, ainsi que sur la devanture de nombreux magasins. On appelle cela des "Norens"
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SANGENJAYA : Sankaku Chitai, le yokocho caché
Petit Yokocho dans un quartier pittoresque, non loin de Shibuya. Là aussi, cet endroit est quasiment inconnu des touristes, et c’est tant mieux !
Toujours le même but recherché : ruelles étroites, izakaya, lumière blafarde et lanternes lumineuses, bric à brac, et tout çà, loin des gratte-ciel et des complexes commerciaux. Enfin, pas si loin que cela finalement, c'est dire !
Bref, un Tokyo d'une autre époque, un Tokyo authentique, le Tokyo que j'aime.
Tokyo fonctionne à 2 vitesses. D'un côté les artères immenses, les ponts de béton, les marées humaines. De l'autre, les quartiers minuscules, les ruelles obscures, flanquées de façades aveugles et de bannières flottantes". JC. Grangé
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KAGURAZAKA : La beauté cachée de Tokyo 神楽坂
Une fois quittée la rue principale, on tombe sur un ancien quartier de geishas et de divertissement. L’intérêt principal de ce quartier, c’est qu’il cache un dédale de ruelles pavées sinueuses et d’escaliers. C'est aussi un quartier français.
Un véritable labyrinthe : pas de choses spectaculaires, mais un quartier historique, de chouettes restaurants, où il fait bon flâner en s'imaginant qu'à l'époque de jolies dames en kimonos parcourait ce quartier.
Aaah ! Que j'aurais voulu connaître çà ! Nostalgie, quand tu nous tiens ! On y trouve aussi un ancien bain public toujours en activité« Atami-Yu » où se rendaient par le passé de nombreuses geishas. Elles s’y rendaient par ce vieil escalier « Atamitu-Kaidan » ou « Geisha Koji, ruelle des geishas »
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YANAKA : Le vieux quartier des temples 谷中ぎんざ
Je vous présente maintenant autre quartier vraiment typique et historique de Tokyo. Un incontournable ! J’y suis allé 2 fois, et c’est toujours un grand plaisir de flâner le long des petites ruelles, avec ses quartiers bien préservés, et allant de découverte en découverte.
Il y a un nombre incalculable de temples ! Donc, je n’en mentionnerai que quelques-uns, sinon on risque d'y passer des heures !
Loin des idées reçues, Tokyo regorgent encore de vieilles bâtisses. Certes, la modernisation croissante de la ville réduit d'année en année le nombre des ces vestiges anciens, mais en cherchant bien, on fini toujours par trouver quelques devantures de magasin ou d'izakaya, qui ont un charme fou, dont certaines sont pour le moins originales.
La preuve par ces quelques images.
A Tokyo, il existe de nombreux points de vue afin d'avoir une vision aérienne et panoramique de la cité. En voici 2 représentatives par leur architecture spécifique.
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Tokyo tower
Surnommé la Tour Eiffel de Tokyo, La Dame de fer du japon d’un rouge saisissant, est le symbole de la Tokyo, inaugurée lors du renouveau économique japonais en 1950.
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Skytree
La Tokyo Skytree, proche de la rivière Sumida, offre une vue panoramique sur une ville qui ne finit jamais, avec ses 634 m. Endroit magnifique pour admirer Tokyo d’en haut, et qui s’étend vers l’horizon. Superbe éclairage de nuit.
Les pruniers appelés Ume 梅 est la 1ère étape du printemps qui s’annonce.
La teinte des fleurs peut varier en fonction des variétés, allant du blanc au rouge foncé en passant par les roses. La floraison dure jusqu’à fin mars, avant la période des « Sakuras ». Les fleurs comportent 5 pétales.
Je me suis rendu au parc Hanegi de Tokyo qui est planté de plus de 650 pruniers et compte 120 espèces, dont l’étonnante sorte « Omoi no mama » qui fleurit rose et blanc.
Bien joli parc, et lors de mon passage en février, j’y étais au moment du « Setagaya Ume Matsuri » avec de nombreux stands de street food.
Saviez-vous que Le Washoku, cuisine japonaise traditionnelle, a été ajouté à la Liste du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO en décembre 2013 ?
Fort de ses 150 000 restaurants rien qu'à Tokyo, cette cuisine est d'une grande richesse, tant au niveau des saveurs qu'au niveau visuel. D'ailleurs, pour ce dernier point, Junichiro Tanizaki ne s'y est pas trompé en écrivant ceci.
“ La cuisine japonaise n'est pas chose qui se mange, mais chose qui se regarde ”
Je me suis amusé à créer une sorte de trombinoscope avec la multitude de plats colorés & variés que j'ai pris plaisir à déguster au Japon. Ce ne sont là que quelques photos parmi beaucoup d'autres, et désolé, mais je n'ai pas réussi à composer une image de qualité.
Personnellement, je devenu un grand fan de cette cuisine Nippone, à tel point que je participe de temps en temps à des ateliers culinaires.
Je possède maintenant tout une ribambelle de produits japonais que je vais me procurer spécialement dans une épicerie japonaise à Paris.
Et, puis régulièrement lors de mon passage dans la capitale, j’en profite pour tester et me régaler dans de vrais restos japonais, salon de thé, pâtisserie, etc.
Si vous avez l’occasion de lire un jour le livre de Hisao NAKAHIGASHI «Les herbes sauvages » grand chef cuisinier de Kyoto, vous comprendrez mieux ce que représente pour lui une cuisine bienveillante, où il puise inspirations et légumes au cœur même de la nature, et au plus près des saisons ! Un grand bol d’air et de saveurs !
Je vais d’ailleurs essayer d’aller dans son restaurant en novembre prochain à Kyoto, et j’en salive déjà !
Très courant au japon, on trouve des sento, bains chauds public : je suis allé dans celui-ci "Le Kosugi-Yu" dans le quartier de Koenji à Tokyo. Magnifique , non ?
On s’y baigne nu comme un vers, et l’usage du maillot est prohibé ! Il est interdit de photographier l’intérieur (et pour cause hein !!) mais beaucoup comporte de superbes fresques murales peinte à la main par des artisans.
Il faut respecter certaines règles, surprenant au début, mais franchement c’est génial, surtout après une longue journée de Marche.
C’est quoi un Ryokan ?
C’est une auberge traditionnelle japonaise, qui a conservé un aspect authentique, même si certaines se sont quelque peu modernisées.
Clairement, c’est aussi mon mode d’hébergement préféré, et j’ai tendance à choisir les milieux de gamme, car les tarifs peuvent être très élevés.
Loger dans un Ryokan, c’est remonter le temps depuis l'ère de Nara (710-784)
On est accueilli par l’Okamisan, la gérante des lieux, on retire ses chaussures, on y revêt un yukata, on dors dans des futons posés sur les tatamis au sol, on y dine avec un repas « Kaiseki » traditionnel, on déguste un thé déposé sur une petite table basse dans sa chambre, on y prend un bain selon la tradition japonaise, et enfin, on "profite de l’instant présent : 一期一会,célèbre proverbe japonais !
Dans les ryokans plus modernes, on peut tomber, sur des petites perles, tel que celui-ci, qui permet d'avoir une vue de fou sur "Tokyo by night".
Par un jeu de lumière que vous pouvez régler vous-même à différents endroits de la chambre, vous créer une ambiance extraordinaire, et ce, du lever au coucher du soleil !