La Camargue, entre terre et ciel, un tableau grandeur nature
24 sept. 2022Toute la beauté de la Camargue à terre et vue du ciel, à travers ses salins, entre peinture et graphisme !
Après la baie de somme, c’est mon second vol en autogyre que je me suis offert, mais cette fois au-dessus des immensités roses des salins du midi, dans le sud de la France. Cette sorte de petit hélicoptère est en fait un ULM. Du coup, cela permet d’approcher au plus près les splendeurs du site.
Après le traditionnel briefing, casque sur la tête, ceinture ajustée, micro ouvert pour échanger avec le pilote, et appareils photos prêts à dégainer, je suis fin prêt au décollage avec mon pilote.
Cette fois, pas de verrière, nous sommes à l’air libre, et cela va me faciliter grandement la tâche, notamment pour éviter les reflets, et nous ne sommes pas loin de se prendre pour un oiseau ! Quelle sensation de liberté !
J’avoue avoir une certaine impatience de découvrir par les airs, ce que j’avais déjà eu le plaisir de découvrir au sol : des étendues roses à l’infini, ainsi que des formes spectaculaires et colorées, formées par le sel.
Au décollage, aucune appréhension. Nous prenons rapidement de l’altitude, dévoilant rapidement les premiers motifs géométriques.
La vue du ciel est d’une beauté remarquable, entre peinture et art graphique.
Je perçois difficilement les paroles du pilote, qui a l’habitude de repérer les endroits intéressants, alors je lui fais totalement confiance, et j’ai eu raison. C’est si chouette que parfois j’en oublie de prendre des photos, profitant simplement de la vue et des sensations ! Cela m’arrive souvent de privilégier le plaisir des yeux, plutôt que la prise de vue.
C’est en été, chaque année que se reproduit toujours le même phénomène.
Une petite algue verte " La Dunaliella salina " se développe en donnant à l’eau, une couleur d’un rose vif . Celle-là même qui est consommée par les crevettes, et donc par les flamants roses.
Grâce au vent et au soleil, l’eau s’évapore, favorisant une forte concentration en sel, mais aussi le développement de cette fameuse algue.
Ensuite, les sauniers, c’est comme cela que l’on nomme ceux qui récoltent le sel, procéderont à plusieurs étapes, selon une technique ancestrale, pour récolter gros sel, sel fin, et la fameuse fleur de sel.
Le site, bien qu’industriel est ouvert en partie aux visiteurs : en petit train ou à pied, vous pouvez parcourir ces immenses étendues.
Personnellement, je ne peux que recommander fortement la visite à pied : bien plus sympa, car on peut prendre son temps, et du coup, on remarque très aisément les différents graphismes et les couleurs magnifiques qui s’en dégagent.
Quel festival de couleurs ! Du bleu nuit en passant par les jaunes et les ocres, la cristallisation du sel, par l'action du soleil et du vent, nous offre une palette de nuances subtiles à faire pâlir plus d'un peintre !
Parfois, j'avais cette impression parfaitement compréhensible, d'être sur une autre planète !
Evidemment, pour la photographie, c’est le top !
Le site est impressionnant, avec ses collines d'or blanc, dont une appelée "Camel", est accessible à son sommet : vous aurez alors une vue d'ensemble sur des paysages rectilignes...et roses ! Superbe !
Et si l’envie vous prend de vouloir prendre l’apéro au coucher du soleil en haut de cette pyramide, contacter Cecile Domens qui y organise des sorties privées !
L’ensemble du site est impressionnant : quelques 18 kilomètres du nord au sud, 13 kilomètres d’Est en Ouest, et 340 kilomètres de routes et de chemins à travers 8 000 hectares ! Alors évidemment, on s’en rend mieux compte vue du ciel.
- De mars à août : les sauniers accélèrent la circulation de l'eau de mer de bassin en bassin afin d'augmenter sa concentration naturelle en sel.
- Evaporation progressive grâce à l'action du soleil et du vent. L'eau de mer perd progressivement 90 % de son eau douce et se concentre très fortement en sel.
- Les bassins se colorent en « rose » grâce à la fameuse algue (cf "miracle des eaux roses"
- La concentration en sel atteint alors 360 g/litre, direction les « cristalloirs »
- Une fois de plus, le soleil et le vent provoquent l’évaporation de l’eau, et le sel cristallisé se dépose au fond.
- Plusieurs mois après, environ 10 cm de couche apparaissent.
- Septembre : c’est la récolte du gros sel, qui sera transformé également en sel fin.
- La fameuse « Fleur de sel » qui se forme à la surface de l’eau aux beaux jours, est récoltée très tôt le matin, à la main.
Il n’y a pas que les salins qui sont magnifiques. Car le paysage est tellement diversifié, que cela donne des « tableaux » très différents. Dès que l’autogyre aborde un virage, en fonction de la position du soleil, la lumière change, des ombres surgissent soudainement, laissant apparaître çà et là de superbes compositions.
Si vous aussi, vous souhaitez tenter l’expérience, voici les coordonnées :
AMP Ecole d’ULM
Route du camp d’aviation
Aérodrome de Candillargues
Raymond : 06 11 77 00 45
150 € les 40 mn, mais vous pouvez choisir le temps qui vous convient.