RENDEZ-VOUS EN TERRE CAMARGUAISE

Allez, je plante le décor ! Imaginez un peu : Plus de 100 000 hectares de grands espaces, peuplés de tant d’espèces d’oiseaux, parfois venus d'horizons lointains, dont le fameux flamant rose à la gaieté joyeuse, de chevaux blancs crinières au vent, de taureaux noirs ébènes, de salins au rose éclatant, d’étangs étincelants, de rizières aux vapeurs humides, et de lagunes à la biodiversité d'une grande richesse.

Mais aussi d’hommes et de femmes : pénétrer l’univers des manadiers, c’est se plonger dans une tradition entre passé et présent, dans une ambiance Far West, tous profondément attachés à leur région. Tout ce joli monde vit en harmonie totale, et en osmose avec la nature.

La Camargue est un petit paradis, classée Réserve de Biosphère par l'UNESCO et Parc Naturel Régional.  

La Camargue, c’est aussi de nombreuses fêtes populaires, des traditions fortement ancrées dans l’histoire de ce territoire et de ses habitants. 

Ici la couleur « rose » est souvent prédominante avec ses flamands « roses » , ses marais salants « roses…

Un espace d’exception

Dotée d’espaces naturels et sauvages d’une richesse insoupçonnée, une variété de paysages uniques, une flore et une faune exceptionnelle, c’est tout simplement un lieu magique.

Au premier abord, on ne s'en aperçoit pas vraiment, mais celui qui sait prendre le temps d'observer, sera surpris de sa richesse.

La Camargue, ce sont des espaces où la fusion du sel, de la terre, de la mer ne font plus qu’un.

C’est dans cet environnement que cohabitent taureaux, chevaux, flamants, et autres espèces d’oiseaux, et qui en ont fait leur écrin de vie.

Mais la Camargue est d’un équilibre fragile : « Une Camargue sans hommes, ne serait pas la Camargue » ai-je lu quelque part

Du lever au coucher du soleil, c’est dans un ciel flamboyant  que se déploie  une palette multicolore ou se mêlent des couleurs, allant du rose à des nuances d’orange, en passant par le bleu zénith,  la brique rouge, où le velours noir.

Enquiquinement !

Bon, soyons clairs, j’ai goûté aussi aux myriades de moustiques avec qui j’ai livré une bataille perdue d’avance, mais maillon indispensable de la chaîne alimentaire des oiseaux.

Le mistral également, qui fait courber les jolies roselières des marais, mais qui m’a saouler au plus haut point !

Un bémol cependant : très peu de sites sont accessibles en totale liberté : la plupart des accès sont privés, et les chemins sont ponctués de panneaux indiquant la présence de « mas », c'est-à-dire des fermes camarguaises. Il y en a vraiment partout.

Dommage !

Mais évoquer la Camargue est un exercice bien compliqué, tellement d’images ont défilé devant mes yeux ébahis par tant de beauté sauvage.   

Alors, comment ai-je pu tant tarder à visiter la Camargue, lieu tout à fait indiqué pour « le slow life » que prônent de plus en plus de passionnés de la nature ou tout simplement du voyage ?

Peu importe, l’essentiel étant que j’ai pu m’y rendre pendant quelques semaines, et je ne le regrette vraiment pas. 

L’oiseau emblématique de la Camargue, c’est bien entendu le flamant rose, à la démarche d’une rare élégance et haut en couleurs !! Il semble très heureux sur ces terres camarguaises.

Cet oiseau, c’est la fierté de Camargue, dont leur envol forme un long nuage, source de fascination.

On peut l’observer principalement à la réserve ornithologique du Pont de Gau, mais aussi à la tour Carbonnière.

Sa posture spectaculaire et sa couleur ont fait sa renommée ; on le voit souvent immobile, sur 1 patte : il économise ainsi son énergie !

De même, on peut les voir aussi tous orientés vers le même sens, toujours face au vent.

Quel drôle d’oiseau ce «  Phoenicopterus ruber » !

Une tête composée de gros becs, véritable filtre des matières et du sel qui se trouvent dans ces marais boueux, où ils se nourrissent de nutriments. C’est un peu le même principe que les fanons de baleine.

Vous vous posez sans doute la question de savoir pourquoi est-il rose, n’est-ce-pas ?

Eh bien, dans les étangs se trouvent une algue dont de petits crustacés se nourrissent : ils sont eux-mêmes croqués par les flamands, et voilà le résultat ! Elémentaire mon cher Watson, non ?

La faune Camarguaise

Les nombreux marais, étangs et lagunes foisonnent de biodiversité, et attirent de nombreux oiseaux migrateurs toute l’année, comme les hérons, les aigrettes, des échassiers, des gravelots, avocettes, sarcelles, guêpiers, spatules blanches, canards…

Personne n'a oublié le célèbre film "Crin Blanc" sorti en 1952.

Ce splendide cheval blanc ponctue tout de suite le paysage : il est particulièrement endurant, et sa qualité première est sa frugalité, car ici les conditions sont rudes, et il s’est adapté.

Il vit en totale liberté, avec les taureaux, les flamants, et appartient à une manade, qui est un élevage. Chaque manade possède un nom et une marque, bien visibles sur le cheval.

C’est un précieux auxiliaire pour les gardians dans la conduite des taureaux dans les terrains marécageux.

Une légende raconte que le cheval de Camargue serait né de l’écume de mer. Il est dit en effet qu’un homme sauta dans la mer pour échapper à un taureau noir qui le poursuivait. C’est alors qu’un étalon surgit de l’écume pour le sauver.

Ici, le taureau est roi ! Ils sont élevés dans des manades, lieu ou s'ébattent taureaux et chevaux en semi-liberté, sur des pâturages naturels et des zones humides.

Sa particularité est qu’il est destiné entre autres, aux jeux taurins et non pour les corridas (taureau Espagnol).

Les manadiers vouent un grand respect à leurs animaux ; d’ailleurs, certains d’entre eux, après avoir mené une vie paisible, sont enterrés dans la propriété, debout, face à la mer !

Devenir manadier est un véritable sacerdoce et ce métier est exercé avec passion. Bien sûr, tous espèrent que leur champion brillera dans les courses camarguaises, et fera la réputation de leur éleveur.

La course Camarguaises

Hommes, chevaux et taureaux partagent la même terre depuis tout le temps. Alors, la course camarguaise en est la représentation symbolique.

Les hommes qui pratiquent ce jeu s’appellent des « raseteurs » et sont obligatoirement habillés en blanc. Ils font preuve d'une agilité incroyable, en effectuant des sauts impressionnants par dessus la palissade !

Ne l’oublions pas, ce sont des sportifs de haut niveau avec un statut officiel.

Aujourd’hui, pratiquement chaque village possède ses propres arènes. Ici, pas de mise à mort, et l’animal ne reste qu’une quinzaine de minutes dans l’arène.

Le principe est simple : c’est une sorte de joute entre l’homme te le taureau. Le jeu consiste à décrocher une cocarde fixée sur les cornes du taureau, et des primes sont données à celui qui ira décrocher la « timbale » !

D’ailleurs, pour l’anecdote, les primes, souvent de 2 €, sont offertes par les commerçants, ou des personnalités locales. Le plus marrante : « Les pompes funèbres d’Aigues Mortes » offre 2 € …. »

Régulièrement, le taureau effectue un bond spectaculaire hors de l'arène, et atterri dans une allée proche des spectateurs : parfois, son coup de corne défonce la palissade !

Il faut voir alors la tête du public et les cris qui l'accompagne !

La ferrade

C’est un spectacle impressionnant auquel on peut assister : ce nom a pour origine le fait que les veaux  âgés d’un an sont marqués au fer avec le symbole du propriétaire.

Ensuite, dans un champ, les gardians doivent trier le veau (anouble) en le séparant des autres, puis le poursuivent, jusqu’à le faire tomber d’un coup de trident. Les participants doivent alors le saisir avant de recevoir la marque de l’éleveur.

Bon, ok, je risque de m'attirer des critiques sur le fait de mettre en avant cette pratique ancestrale : on m'a assurer que le veau ne souffre pas : je suis bien mal placé pour le savoir !

Le marquage au fer semble parfois controversé, pour des raisons évidentes de douleur possible, et peut être considéré comme une souffrance pour l'animal.

A noter que lors des ferrades "festives" auxquelles j'ai assisté, l'animal n'est pas marqué. A chaque fois, le veau s'est relevé sans une égratignure. 

Les jeux de gardians

Ce sont pour eux l’occasion de montrer leur habileté, à travers  divers affrontements, comme le saut de cheval à cheval, ou le jeu de l’orange et de la chaise musicale  : assez drôle à voir !

La Fête des Gitans

Chaque année, les gitans de toute l’Europe se donnent rendez-vous pour un pèlerinage aux Saintes maries de la mer afin de vénérer Sainte Sara, le 24 mai, la patronne des gitans.

Le 25 mai, c'est au tour de Sainte Marie Jacobé et Sainte Marie Salomé, dont la barque est portée en procession jusqu’à la mer, le tout empreint d’une grande ferveur.

Acclamations, musiques, cloches, gardians, Arlésiennes en tenue régionale, foule gigantesque (près de 20 000 personnes) participent à cette fête populaire.

La descente et la remontée des "châsses" où se trouvent les restes des Saintes, sont situées dans une trappe au sommet de l'église : c'est avec des poulies et des câbles recouverts de très jolis bouquets de fleurs que s'effectue la manoeuvre.

C'est alors qu'une foule impressionnante entonne des chants, et le cierge à la main, acclame les Saintes.

Arrivé sur la plage, une foule considérable se masse autour de la procession, avec des gardians à cheval, qui mènent leurs chevaux à la mer.

Ce jour-là, la mer était agitée avec quelques vagues : mais pas le choix : si je voulais faire quelques photos, il fallait ne pas avoir peur de « se mouiller » en se jetant carrément à l'eau, pour prendre, ou j’allais dire tenter de prendre quelques photos !

De merveilleux hébergements

Je ne voulais pas clore cette présentation sans remercier les 3 familles qui m'ont reçu si gentiment en Camargue ! Ces endroits sont tous différents, mais je les ai vraiment kiffés. Vraiment quelle chance de les avoir rencontrées !

Dans l'ordre de mon arrivée :

• La table à rallonge : C'était le lieu de notre hébergement, de nos repas, et de nos ateliers photos : Patrick c'est le couteau "suisse" de la Camargue😉, fin cuisinier, photographe, et bien d'autres cordes à son arc, plein de bons conseils, il a toujours été présent tôt le matin ou tard le soir, quand nous rentrions de nos prises de vues. De plus, le lieu est vraiment sympa, dans un endroit calme. Merci Patrick pour tout !

• Chez Seb & Laetitia : Sans oublier Peio, leur petit garçon...Mais quelle famille adorable ! 😘J'avais cette impression de les connaitre depuis toujours, et je me sentais comme à la maison. D'une grande gentillesse, serviable, toujours plein de petites attentions, je me suis vite senti à l'aise. Hébergement très sympa, et la cuisine en plein air est superbe ! 

• Mas de l'Ange du Vaccares : C'est une tradition chez moi, à la fin de mes périples de me faire un vrai plaisir ! Et là je n'ai pas été déçu ! Un endroit de rêve, le mot n'est pas trop fort !

Comprenez-moi bien, ce n'est pas parce que l'endroit est idyllique que vous ne vous sentirez pas à l'aise ! Mais bien au contraire ! Accueilli simplement et tellement gentiment par Sandrine & Jean-Yves, que vous vous sentez vite chez vous ! Quel plaisir et quelle découverte ! Merci de m'avoir fait passer un merveilleux moment parmi vous.🙏

Ainsi se termine la 1ère partie de cette escapade, sous une belle lune avec les chevaux Camarguais, et à l'heure bleue sur les remparts d'Aigues Mortes.