Imaginez un peu !

La Finlande, pays aux 188 000 lacs, 70 % du pays couvert de forêts immenses et peuplées de nombreuses espèces d’animaux, dont 3 des plus grands prédateurs présents en Europe : j’ai nommé le seigneur de la forêt, l’ours brun, sa majesté le loup, et le plus méconnu, le non moins fameux glouton ! Oui, rien que cela !

 

Forêt finlandaise
Paysage de la Finlande

 

FINLANDE : A L’AFFÛT DES GRANDS PREDATEURS

Mais quel plaisir d’avoir eu l’opportunité de pouvoir les approcher dans leur milieu sauvage et naturel : que de moments impressionnants et magiques !

 

LOUP GRIS

 

Après avoir découvert les boeufs musqués en Norvège, c’est à cette rencontre que je vous invite aujourd'hui à me suivre. Une grande première pour moi, une nouvelle expérience, menée à un rythme d’enfer, vous allez le constater par vous-mêmes !

 

GLOUTON

 

La Carélie Finlandaise offre des lumières et une atmosphère qui invitent à l'observation, à la flânerie, à la rêverie, et aux émotions fortes !

La Finlande est pour cela un terrain de « chasse » parfait pour appréhender au mieux la manière de cotôyer ces grands animaux, mais ce n’est pas de tout repos !

il était important pour moi d’aborder et de découvrir une des manières assez incroyables d’approcher ces grands prédateurs : l’affût.

 

OURS BRUN

 

Tout d’abord, situons l’endroit où nous nous sommes rendus :                  

C'est en Carélie, dans l’est de la Finlande, au fond des immenses forêts, quasiment sur la frontière Russe, qui n'est qu'à quelques centaines de mètres que se déroule l'action ;  en fait, c'est là où se trouvent les plus grandes chances d’apercevoir ces prédateurs.

 

 

 

LE LOUP (Wolf)

Que dire du seul loup aperçu vers 4H00 du matin, sous une lumière exquise ? Un rêve devenu réalité pour moi.

A part une vision furtive de la bête au loin, longeant la lisière de la forêt, nous avons pu l’observer au plus près, enfin, tout est relatif !

 

 

Cerise sur la gâteau, la lumière est fabuleuse ce matin-là, faisant ressortir son pelage. Il renifle, il hume, il marque son territoire en adoptant une posture assez drôle, que nous ne manquerons pas de fixer sur la "pellicule".

Le loup, dont la population est estimée à 250 individus, est un animal très difficile à apercevoir.

Ce sont principalement des loups gris, dont l'odorat et l'ouïe sont très developpés.

La présence du loup est un sujet hautement sensible : il est en proie à une lutte entre écologistes, éleveurs de rennes, et les locaux : ils lui reprochent de s'attaquer à leurs troupeaux ou de mettre en danger la population locale.

Conséquence : en 2015, la chasse a de nouveau été autorisée pour 24 loups, et en 2016, une autorisation d'abattage a été donnée pour 46 loups.

 

 

LE GLOUTON : « La Hyène du nord »

Un nom comme celui-là ne s'invente pas, et je dois dire qu'il le porte bien cet animal, vu sa manière de se nourrir !

Son nom en anglais ne vous dit rien ? «  Wolverine » comme le héros des X-MEN ; en Finlande, il se nomme « Ahma » 

 

 

Nous avons pu enfin apercevoir plusieurs fois cet animal incroyable, sous tous les angles, y compris grimpant aux arbres, se déplaçant par petits bonds, ou se tenant debout, face à nous, avec ce regard indescriptible…

Quel animal ce  glouton !  Il est assez  méconnu, mais mérite de l’être ! Avec sa tête et son pelage brun, il ressemble un peu à un ours.

 

 

Qu’il est majestueux perché sur sa branche, tel un général surveillant l’horizon ! Un bel animal très difficile à apercevoir, et craintif.

Dotée de machoires redoutables, la réputation de férocité du glouton (Gulo gulo) est une réalité. Endurant, c'est un véritable prédateur mais également un charognard. Il peut venir à bout d’un loup, d’un renne, d’un caribou…

 

 

Il est devenu l’un des plus redoutables carnivores du Grand Nord.

  • Population : Il y a environ 150 individus en Finlande
  • Classification : C’est un mammifère « carnivore » C’est le plus grand des « Mustelidés » cousin géant de la belette et de l’hermine
  • Taille : Peut aller jusqu’à 105 cm de longueur, et peser 28 kg !

      Source Dinosoria

 

L’OURS

Appelé « Karhu » c’est à coup sûr, le plus grand prédateur : c’est un animal très puissant, costaud et rapide !

 

 

Ahhhh ! Quand vous apercevez au loin un ou plusieurs ours, qui sortent du fond de la forêt, l’excitation monte d’un cran ; et votre cœur bât la chamade lorsque vous voyez par exemple s’approcher un ours de 250 kg à quelques mètres de l’affût ! Vous arrivez même à entendre ses narines  qui hument l’air d’un souffle puissant !

Une fois, nous avons assité à une scène incroyable : un gros mâle a chargé d'autres congénères, avec des grognements qui déchirent la forêt ! Une mère a immédiatement protégé ses oursons en les faisant grimper à un arbre: la maman ours était dans un tel état de panique et de stress, qu'elle s'est assise par terre, adossée à l'arbre : on entendait distinctement sa respiration précipitée, cherchant à reprendre son souffle. Elle faisait pitiée, car sa posture et son attitude trahissaient une énorme peur ! 

 

 

Avec une vitesse de pointe de 60 Km/heure, je peux vous assurer, que même caché dans notre cabane, on en mène pas large, en se disant qu’on est bien content d’être à l’abri, enfin…On l’espère !

Mais ce sont aussi des moments plus émouvants, plus tendres, avec les oursons nés dans l’année, qui jouent, se chamaillent, se roulent par terre ! Des moments forts !

 

Ourson
C'EST QUI LE PATRON, HEIN ?
OURSON JOUEUR DE FLÛTE !
QUE LA VIE EST BELLE !

 

La population finlandaise varie de 800 à 1000 individus et se concentre sur la Finlande orientale et la Laponie.

Les ours que nous pouvons observer, proviennent de la Russie voisine, afin de s’alimenter l’été en Finlande.

Le mâle pèse jusqu’à 300 kg et la femelle 170 kg.  

 

 

L’affût ? Quésaco ?

En Finlande , certains locaux se sont spécialisés dans l’observation en affût, afin de permettre une approche sans déranger les animaux.

Ce sont des sortes de cabane de chasse en bois, d’une longueur d’environ 3 X 1,50 m, pour les plus petits. On peut y tenir à 2 maximum, mais il vaut mieux être seul, pour plus de « confort » . Enfin, si on peut appeler cela comme çà !

Petit à petit, des affûts plus grands, plus récents et plus confortables, se développent.

 

AFFÛT

 

Car à l’intérieur, on y  trouve des ouvertures avec manchons conçues pour y installler ses appareils photos, des vitres sans tain, une couchette, une toilette « sèche » et puis…ben c’est tout quoi !

 

Intérieur d'un affût

 

Néanmoins, malgré leur odorat très développé, l’ours ne sent pas l’odeur de l’homme qui se trouve à l’intérieur de la cabane ; en effet, un long conduit de cheminée évacue en hauteur toute odeur à l'extérieur, brouillant ainsi toute piste.

Souvent, les ours s’approchent très près de l’affût, jusqu’à quelques mètres, mais heureusement, par sécurité, des fils électriques ont été installés, afin de les dissuader d’aller plus loin !

Quelque part, çela rassure bigrement, tout en espérant que l’installation fonctionne correctement ! Bon, on n’a pas testé non plus !

Pour atteindre ces affûts, il faut marcher dans la forêt, sur des sentiers aménagés, pendant 30 mn maximum pour les plus éloignés, en prenant bien soin de s’asperger de lotions anti-moustiques, afin de repousser tous ces insectes qui vous harcèlent de toutes parts en cette saison !

 

Dispositif avec manchons pour la prise de vues

 

Première nuit en affût et premières impressions

La journée est rythmée d’une façon bien particulière, c’est le moins que l’on puisse dire !

Tout d’abord, il faut rappeler qu’entre mai et juillet, c’est le soleil de minuit, ou nuit blanche, où l’aurore et le crépuscule ne font plus qu’un, avec une durée du jour qui varie de 17 H à 19 H environ !

Normalement, difficile de trouver le sommeil, mais….Justement, puisque nous entrons dans l’affût vers 17 h pour n’en ressortir que le lendemain matin vers 7 h 00, au contraire, difficile de ne pas tomber dans les bras de morphée !

Le but : arriver avant les animaux !

 

 

Voici le déroulement type de notre journée :

  • 17h00 : rentrée dans l’affût
  • 7H00 du matin : sortie de l’affût
  • 8H00 : petit déjeûner
  • Jusqu’à 15/16 H00 : quartier libre ! Douche, ballade, repos !
  • 16H00 : déjeûner
  • Dïner : Eh bien…sandwich, biscuits, eau que l’on emmène dans notre cahute !
  • Et hop ! C’est repartit pour un tour, ou plutôt pour la nuit !

Et moi qui croyait que la sauna Finlandais était un endroit de bonheur et de bien-être ! Quelle déception !  Bon, je plaisante, bien sûr !

En fait, jusqu’à ce que le soleil soit au plus bas (je rappelle qu’il ne se couche pratiquement pas !) il règne une chaleur étouffante dans cette boîte à sardines ! Alors, notre corps transpire de partout à en perdre ses kilos superflus ! Tant mieux pour moi !

 

 

Il arrive que nous sommes plusieurs dans le même affût : dans ce cas, on instaure des sortes de  « quarts de veille » un peu comme en navigation pour être sûr de ne louper aucun animal.

Lorsque nous sommes seuls, on se débrouille, on met le réveil, ou pas, bref, on s’organise comme on veut, ou plutôt comme on peut, hein !!

Bien entendu, interdiction de sortir, de parler fort, de faire du bruit, de fumer (ouf !) : bref, vous avez cette drôle d’impression d’être prisonnier de votre geôle pour l’éternité, mais heureusement, c’est pour le plaisir ! Eh oui, je suis devenu un peu masochiste moi, à force d’être enfermé !

 

 

Prendre des photos depuis les affûts

C’est généralement en fin de journée ou tôt le matin que vous ferez vos plus belles observations et donc espérer prendre de jolies photos ;  et qui plus est, la lumière est fantastique !

Un zoom à longue focale (100/400 mm)ou un fixe de l’ordre du 500 mm est un bon choix ; y adjoindre néanmoins un 70/200 mm pour des prises de vues plus rapprochées.

Il vaut mieux que votre objectif ouvre un maximum, car la lumière est généralement faible, en début ou fin de journée ; ou alors, il conviendra d’augmenter les ISO.

Question pied, il est inutile, car encombrant et pas du tout adapté dans un affût : seule la rotule vous sera nécessaire. C’est la raison pour laquelle les affûts sont bien pensés dans ce sens, vous permettant de la fixer devant le manchon de votre choix .

 

 

Hors mis ces espèces emblématiques, nous avons aussi avons observé une belle faune aviaire avec de jolis oiseaux (bouvreuil pivoine, tarin des aulnes, pic épeiche...) des rapaces (aigle royal, pyguargue à tête blanche), des écureuils, et une belle végétation composée de mousses, de lichens, et même des plantes carnivores (Droséra) 

 

Plongeon catmarin  Finland
plongeon catmarin
Pygargue à tête blanche
Pygargue à tête blanche
Bouvreuil Pivoine
Tarin des Aulnes
Aigle Royal
Ecureuil roux
Plante carnivore : Droséra
Pic Epeiche

 

L’affût en toute transparence.

Il semblerait qu'il existe aujourd’hui une petite polémique liée à l’approche des animaux via un affût aménagé.

En clair, est-il plus gratifiant de prendre une photo spontanée, lors d'un billebaude, ou d'un affût naturel, qu'une prise de vue prise tranquillement dans un affût aménagé ?

En effet, certains trouvent trop facile d’approcher les animaux trop aisément, bien que je précise que nous sommes ni dans un zoo, ni dans un endroit clos : les animaux sont sauvages et en totale liberté : ce n’est pas une réserve naturelle, et il n’y pas de clôtures comme dans certaines réserves en Afrique par exemple.

 

GLOUTON BONDISSANT !

 

En effet, la chance d’apercevoir un loup ou un ours lors d’une sortie inoppinée est évidemment très faible ; pour saisir une occasion, les « chasseurs photos »doivent faire preuve d’une très grande patience ! Ils peuvent se planquer pendant des heures, voire des jours entiers sans rien voir, et enfin, toucher le « graal » à la vue de l’animal tant espéré. C’est la récompense de beaucoup d’efforts que revendiquent ceux qui prônent la spontanéité des images de nature authentiques.

D’autre part, il est vrai que ces animaux ont l’habitude de cotôyer ces affûts ; et bien entendu, des appâts sont déposés, afin de les attirer, et du coup, de prendre le temps de les observer, et de les photographier à sa guise.

 

LINAIGRETTE

 

Soyons honnêtes : qui voudrait tomber nez à nez avec un ours, ou bien être dans un affût naturel, et se mettre en danger ? Personne !

Même si je peux comprendre aisément, moi le premier, que ce soit très excitant d'être dans un affût naturel pour apercevoir un glouton ou un même un loup, je pense que pour une première expérience, c'est très enrichissant et formateur.

Pour ma part, avec peu de recul en matière de prise de vue animalière, je me dois de découvrir toutes les possibilités qui existent afin de me faire mon propre avis et d’être objectif dans un premier temps  : de cette première expérience, je crois pouvoir dire qu’il n’existe pas une seule manière de photographier, mais plutôt que cela dépend de l’endroit, des animaux à découvrir, et de sa motivation ! Donc je vais les tester toutes !

 

Affût Finlande Ours bears
Notre lodge chez Erä Eero
Sauna Finlandais
Au fond, le sauna et le Kota Finlandais (Barbecue) et au premier plan, dans la barque, le potager !

 

Alors, heureux, satisfait ou pas ?

Clairement, cette première découverte a été une révélation et d’une grande satisfaction : quelle plaisir, quelle excitation de voir débouler de la lisière de la forêt,tantôt un ours, tantôt un glouton ou le très rare loup !

Bien sûr, tous les affûts ne se valent pas, et certains présentent moins d’intérêts que d’autres, mais globalement, ce fût un réel plaIsir, en cela renforçés par la présence de notre guide photographe Christophe, et d’un autre couple de passionné.

 

 

Et pour l’avenir ?

Pour le futur, j’espère pratiquer seul (ou avec d'autres passionnés bien sûr) la technique de l’affût naturel, en France d’abord pour m’habituer, et à l’étranger, lorsque j’aurai acquis plus de technique.

C’est une approche qui, je pense, va beaucoup me plaire, même si je sais bien que le résultat ne sera toujours pas à la hauteur de mes attentes.

Enfin, le billebaude me semble très intéressant, (je vous renvoie à l'excellent article d'Auxois Nature sur cette polémique) dans la mesure où il allie la randonnée et la découverte "surprise" de l'animal, avec, ou sans appareil photo d'ailleurs, juste pour le plaisir des yeux, avec un seul but : passer une très agréable journée. 

Mais la patience et le sens de l’observation ne sont-elles pas les vertus principales de la photographie animalière ?

 

 

Projet 2018 – N°2/50 : Ce nouveau voyage s’inscrit dans le cadre de mon ambitieux projet :

      « 50 Projets à vivre, 36 Pays à découvrir, 10 Ans de découvertes ! »*

En effet, j’ai décidé de me fixer comme objectif dans les années à venir, de consacrer une bonne partie de mes futurs voyages à la découverte de la faune et de la flore de notre planète, avec un tas de nouveautés et de nouvelles expériences, toutes plus excitantes les unes que les autres .

* Ma feuille de route sera divulguée le 22/9/2019 : cette date est importante !

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