BRESIL : SUBLIME PANTANAL

La plus grande zone humide au monde

Comment vous présenter cet immense territoire de 200 000 Km2 environ ?

C’est tout simplement le plus grand marais de la planète, enfoui sous les eaux 1/3 de l’année. Riche d’une biodiversité luxuriante et étonnante absolument gigantesque, il abrite par moins de 650 espèces d’oiseaux environ, 160 espèces de mammifères dont le fameux jaguar, 3500 espèces de plantes, des amphibiens, des reptiles et pas moins de 325 espèces de poissons.

Beaucoup moins connu que l’Amazonie, et pourtant plus accessible, en raison d’une forêt moins dense, il permet de découvrir les animaux plus facilement, dans son habitat naturel, promesses de rencontres fascinantes et insoupçonnées.

L’Unesco a classé cette biosphère exceptionnelle sur la liste du patrimoine mondial.

Mais trève de longs discours, je vous laisse plutôt regarder cet album photos avec des images du puissant jaguar, de la plus grande loutre au monde, du très rare ocelot, et de tous ces oiseaux dont nous avons pu en observés près de 170 espèces.

Vidéo sur le jaguar du Pantanal

Voici pour commençer et vous mettre "dans le bain", si je puis dire, une courte vidéo sur le jaguar, filmé en remontant le courant de la rivière Cuiabà, à la recherche d'une proie.

Vous m'excuserez pour les passages avec soubresauts, mais les conditions de tournage n'étaient pas simples : ces prises de vues sont effectuées à bord d'un bateau à moteur, que le "piroguier" s'efforce de maintenir en position stable, contre le courant, à coups d'accélérateur, le tout dans un équilibre instable.

Situation géographique

Grosso modo, environ 62% du Pantanal se situe en territoire brésilien, dans le Mato Grosso (= grande broussailles) et le reste se répartit entre le Paraguay, et la Bolivie.

Notre périple s'est déroulé principalement sur le Le Rio Cuiabá, rivière brésilienne de l'État du Mato Grosso qui baigne la ville de Cuiabá, capitale de l'État.  Dans son cours inférieur, il fait office de frontière entre les États du Mato Grosso et de Mato Grosso do Sul. C'est un important affluent du rio Paraguay. (source Wikipédia)

                                                                                                 Credit photo : wikimedia NASA

Une zone humide, c'est quoi en fait ?

Une zone humide est un écosystème caractérisé par les inondations. 80% de la région du Pantanal est submergé par les cours d’eau. Cela débute en octobre, avec le début de la saison des pluies.

Les poissons abondent et sont la conséquence notamment de la présence d’une grande quantité d'oiseaux.

Pourquoi le Pantanal ?

Pour être très clair, le Brésil ne figurait parmi mes préférences, dans la longue liste des trucs à voir. Mais voilà, lorsque j’ai appris qu’une région recelait un petit bijou de biodiversité, pas encore trop connue, dont la présence du jaguar, je n’ai pas vraiment hésité. Par contre, il ne faut pas y aller pour les paysages, mais vraiment pour la faune. 

Voilà donc la réalisation du 3ème des grands objectifs que je me suis fixés pour les années à venir : (50 projets à vivre / 37 pays à découvrir sur 10 ans) : c’est un voyage spécial photos, réalisé en compagnie d’autres photographes. Pour informations, les photos ont été réalisé avec du matériel Fuji : Xt2 + Zoom 100/400mm + 70/200mm + Flash EFX500.

En ce mois d’octobre, j’embarque pour un vol direct de 11h30 environ à destination de Sao Paulo sur Air France, puis un autre vol de 1h30 via GOL (Gol Linhas aereas) pour la capitale du Matto grosso : Cuiabà.

Après quelques angoisses à l’arrivée où contrairement à ce qui était prévu, personne ne m’attendait, je rejoins enfin le groupe de photographes, notre guide français, Gérard, et notre guide naturaliste Brésilien, Paolo, un sacré phénomène et un sacré connaisseur de la faune.

Comment se déroule une journée type ?

Alors, mes amis, sachez tout d’abord qu’au mois d’octobre, il fait chaud, même très, très, très chaud ! Une moyenne de 40° quotidiennement, avec un air saturé de 100 % d’humidité.

Donc, vous êtes trempés de sueur à longueur de journée, et les multiples douches (4/5 par jour) ne parviendront jamais à vous rafraîchir vraiment. Sans compter qu’il est quasi obligatoire de porter chemises et manches longues, chaussettes, foulard, chapeaux, pour vous préserver du soleil, des moustiques, et des tiques. Vives les vacances.

Bon, ceux qui sont venus pour la plage ou pour bronzer, passer votre chemin, et aller plutôt à Copacabana sur la côte.

Pas de place pour les habitués de la grasse matinée non plus : Le matin, on se réveille dans la moiteur de l’aube vers 4h00/4h30 pour un départ vers 5h00/5h30.

Plusieurs options en fonctions du lieux : soit on emprunte un véhicule tout terrain, soit on prend le bateau pour parcourir le fleuve Cuiabà, et ce jusqu’à 7h00 environ pour y prendre enfin un petit déjeûner salvateur. (sans compter la douche bien sûr, mais c’est une évidence!)

• 7h00/7h30 : C’est reparti ! Bah ! Faut pas traîner, car nous avons du boulot n’est-ce-pas ?
• 11h30 /12h00 : retour pour le déjeûner cette fois ; ah ! j’oubliais, la douche, mais faut-il toujours le préciser ?
• Jusqu’à 15h30 environ : Ouf ! Sieste et repos ! De toute façon, il y règne une chaleur tellement suffocante, qu’il n’est possible de rien faire.
• 18h30/19h00 : retour et dîner ; parfois, sortie d’une heure après le dîner pour tenter d’observer des animaux de nuit.

Itinéraire & espèces rencontrées

Je ne vais pas faire la description de notre itinéraire, ni des espèces rencontrées au jour le jour : pour l’itinéraire, Paulo, notre guide Brésilien, à fait un travail de fou sur Google Eearth :

Extrait ci-dessous : pour y accèder en détail, télécharger l’application google earth ci-dessous et utiliser le lien suivant : Escursia Fr...kmz

Quant aux espèces rencontrées, il en a été dénombré pas moins de 170 observés et recensés...

J'ai préparé un diaporama, avec un échantillon de quelques espèces, afin que vous vous rendiez compte de la richesse ornithologique du Pantanal.

Enfin, en guise de conclusion, vous trouverez en fin d’article quelques informations pratiques, des liens sur des ouvrages, des vidéos, et des sites.

Le jaguar, joyau du Pantanal

Le jaguar est le plus grand félin d’amérique du sud, en danger d'extinction. Le jaguar du Pantanal peut peser jusqu'à 150 kilos. C'est un excellent nageur, qui vit souvent près des rives du fleuve.  

Personne ne peut rester insensible face à la beauté rude du fauve, avec sa superbe peau tachetée de noir, et la quiétude de ce magnifique et fantastique félin qu’est le jaguar ! Et puis, jamais je n’aurai cru les apercevoir, et de surcroît, les approcher de si près.

C'est un prédateur solitaire qui chasse à l'affût .Il possède la mâchoire la plus puissante des félins, capable de transperçer une carapace, ou le crane de ses proies d’un seul coup de dents.Ses canines mesurent jusqu’à 5 cm. C’est la raison pour laquelle, le caïman est très souvent au menu du prédateur, qui ne fait pas le poids face au jaguar.

C’est ici, dans le Pantanal, et plus particulièrement près de la rivière Cuiabà, que l’on peut observer des jaguars en liberté. La chance de les apercevoir est d’environ 95 % : en 4 jours, nous les avons aperçus quotidiennement, dans d’excellentes conditions.

Avec ou sans jumelles, toujours aux aguets, nos piroguiers, nos guides, et nous-mêmes, scrutons avec excitation les berges souvent constituées d’une végétation dense, et s’efforçons de deviner à quel endroit il va surgir !

Ils se cachent dans les herbes, mais on peut les apercevoir dans les méandres de la rivière, sur un blanc sablonneux, se chauffer au soleil, ou le long des berges.

Nous avons eu la chance de les observer se prélassant sur une branche, ou encore nageant, à la recherche de sa proie. Car c’est c’est aussi son terrain de chasse, au milieu des loutres géantes, et des caïmans. Très impressionnant !

La loutre géante, "le loup des fleuves"

Ce sympathique mammifère aquatique est pourtant un grand prédateur ; c’est la plus imposante des loutres au monde.

Longtemps chassée pour sa fourrure de velours, elle fait partie de la liste des animaux en voie de disparition.

Je trouve qu’elle a un faux air d'otarie ; elle possède une longue queue aplatie lui permettant de nager très facilement, un cou parsemé de tâches blanches, de jolies moustaches, des yeux ronds et de puissantes griffes, lui permettant de saisir les poissons.

Il est très drôle de les voir jaillir de l’eaux, de plonger, disparaître, puis de ressortir, un poisson entre leurs griffes, qu’elles dévoreront de leurs puissantes dents, en en un rien de temps.

Sur la piste des mammifères

La faune du pantanal ne se limite pas au jaguar ou aux oiseaux. C'est là tout son intérêt. Comme cité plus haut, c'est près de 160 espèces différentes de mammifères que l'on peut croiser au détour de la rivière, en forêt ou dans les plaines.

Bien que discrets, ils sont bien présents, les sujets nombreux, et offrent une grande diversité d'observation. La faune est constituée d'espèces peu communes pour la plupart, théâtre de jolies surprises et de découvertes.

Au soleil couchant, le Pantanal et la rivière Cuiàba, s’enflamment de mille feux d’un rouge vif flamboyant.

Au même moment, retentit dans l’immense forêt et les marécages, le chant de milliers d’insectes et autres animaux : c’est toute la forêt qui se met à chanter, dans une belle cacophonie.

L'incroyable réserve ornithologique du Pantanal

Du Jabiru, emblème du Pantanal, en passant par le plus grand ara au monde, les toucans, les buses, les martins-pêcheurs, et j’en passe, partout, dans la forêt et les marais, c’est une profusion d’oiseaux de toutes les espèces.

Du plus petit au plus gros, toutes les couleurs de l’arc en ciel y sont représentées.Pour notre part, nous avons reçensé et observé près de 170 espèces. C’est dire !

Bien sûr, il convient d’avoir l’œil bien aiguisé pour repérer une espèce dissimulée dans l'inextricable végétation ou dans les arbres.

C’est le cas de notre guide Paulô, qui était capable de repérer en un rien de temps, telle ou telle espèce ; et si par hasard, il ne la connaissait pas ou n’était pas sûr de lui, son guide papier qui ne le quittait jamais, prenait le relais !

Extrait de quelques volatiles. Impossible de vous les présenter tous : alors, je vous invite à regarder le diaporama ci-dessous, afin de vous rendre compte de l'immense diversité des oiseaux du Pantanal.

Les martins-pêcheurs

Les reptiles

Le milieu aquatique favorise évidemment la présence des reptiles, comme le caïman, les iguanes, ou les serpents, dont l'incroyable anaconda, mais que nous n'avons pas pu observer malheureusement.

Le lézard caïman, appelé aussi Dracène, est le plus grand lézard du continent américain pouvant atteindre 1,20 mètre.

Le caïman du Pantanal, appelé "Jacaré" est le plus représentatif : ce saurien peut mesurer jusqu'à 2,5 mètres, et sont très nombreux, même s'il semblerait que leur nombre soit en diminution. C'est aussi la principale source de nourriture du jaguar.

Les Pousadas

Le Pantanal est constitué d’immenses propriétés, destinées à l’élevage, dont l’origine remonte à la colonisation portuguaise : les fazendas.

Des gardiens du bétail à cheval, les Vaqueros, veillent au grain sur l’immensité du domaine. Ils chevauchent un cheval d’une race bien particulière, les Pantaneiros, des petits chevaux agiles et endurants, capables de marcher dans l’eau pendant des heures au milieu des caïmans.

Mais l’élevage ne suffit plus à faire vivre les familles ; c’est la raison pour laquelle, les éleveurs accueillent aujourd’hui les voyageurs  dans des « Pousadas » afin de leur faire découvrir l’immensité et l’incroyable richesse naturelle que représente le plus grand marais du monde.

L’écotourisme se développe, et c’est tant mieux, même si rien n’est simple.

Hébergements

• Fazenda Santa Tereza :Rodovia Transpantaneira Km 60 Pixaim

• Pousada Pluval : Rodovia transpaneira Km 10 - Zona rural, Poconé -Mato Grosso

• Pousada Pouso Alegre : Transpantaneira Km33 - Poconé

• Pousada Arara : Transpantaneira Km32

 Ces 4 hébergements sont vraiment très agréables, surtout la Fazenda Santa Tereza, qui est ma préférée. La nourriture est vraiment excellente et coupieuse dans les Fazendas ; certaines ont même une piscine (Piuval, Tereza et Arara) 

Ci-dessous diporama des "Pousadas"

Impressions & inquiétudes

Que peut-on ressentir au cœur de cette immensité aquatique, baignée par une chaleur humide ?

Tout d’abord de l’humilité : face à ce fabuleux écosystème, mais si fragile, on se sent tout petit ; mais c’est aussi un grand bonheur que de pouvoir encour aller à la découverte d’espaces naturels où la vie sauvage règne en maître.

Car ici, la nature impose sa Loi ; l’homme respecte autant que faire se peut, les règles dictées par cette biodiversité d’une richesse incroyable. Bien sûr, il y a et il y aura toujours des exceptions. Même si l’humain tente de cohabiter en parfaite harmonie avec la faune du Pantanal, certains continueront de tenter de la combattre.

C’est ainsi que le dernier jour, Paolo nous apprend qu’un fermier vient d’abattre 2 Jaguarundi, très rares, que nous n’avons malheureusement pas eu l’occasion d’observer.

Certains fermiers tenteront d’abattre le Jaguar, pourtant protéger depuis 1967 qui vient parfois s’attaquer au troupeau, mais qui est passible de 4 ans de prison.

Et puis, n'oublions pas l'élection présidentielle qui vient d'avoir lieu au Brésil : Bolsonaro se fiche complètement de l'environnement et de l'avenir de la forêt, de la biodiversité, et de ses peuples.

Je ne peux qu’adhérer aux pensées de certains personnages illustres, tel que le Dalaï-Lama :

« La planète n’a pas besoin de gens qui réussissent ou de donneurs de leçons : la planète a désespérément besoin de faiseurs de paix, de conteurs d’histoires et de passionnés de toutes de sortes »

comme je le suis pour l’aventure et les voyages, et la photographie, qui sont une passion autant que l’ambition.

« Celui qui pense qu’une croissance exponentielle infinie est possible dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste" déclare un... économiste, non sans humour » Mais la seule chose qui peut sauver l’espèce humaine, c'est justement l’arrêt de cette stupide croissance infernale.

Tout cela pour le profit, le profit, et encore le profit ! Pauvre monde !

Documentation, sites

Vous trouverez ci-dessous quelques informations afin de vous permettre de préparer au mieux votre voyage.