LE DESERT DU NAMIB : UN JOYAU ENTRE CIEL ET MER
16 sept. 2017Depuis toujours, le désert me fascine : mais, je n’y étais jamais retourné depuis mon séjour dans le Hoggar & le Tassili en Algérie.
L’envie de fouler les dunes et de faire un trek dans le désert me trottinaient depuis longtemps dans la tête : alors, il fallait que je reparte : la Namibie a vite retenu mon attention, et ce, à double titre : c’est à la fois le plus ancien désert du monde, quelques 80 millions d’années tout de même, et ses dunes, parfois hautes de plus de 300 m, figurent également parmi les plus hautes du monde !
Mais la cerise sur le gâteau, c’est que j’ai eu la chance de le survoler en petit avion : le spectacle vue du ciel est d’une beauté impressionnante !
Le vieux désert du Namib surprend par ses vastes étendues vierges, ses immenses dunes qui longent l’océan atlantique, ses lumières changeantes, la pureté de ces cieux, en l’absence de toute pollution lumineuse, et dont la voûte céleste n’est visible nulle part ailleurs.
Du sable orangé qui forme d’immenses dunes, des montagnes arides constituées de pierres granitiques et basaltiques, des ravins impressionnants, bref, me voilà embarqué pour un trek d’environ 120 kms d’une dizaine de jours, au sein de paysages tourmentés et variés, dont voici en résumé le début du récit.
Beaucoup de possibilitées de randonnée dans le coin : notre 1ère étape nous conduit sur les sentiers arides de Olive Trail, environ 5 h de marche et 10 kms
Cette région est constituée de plateaux montagneux donc certains pics atteignent plus de 2000 m, et parsemée de gorges escarpées ; d’impressionnants passages ont été creusés au fil du temps par les grosses pluies.
En soirée, direction les dunes de Sesriem (Dune ELIM)pour assister au fabuleux coucher de soleil, qui donneront une couleur tantôt rouge, tantôt ocre, selon la lumière changeante…
La couleur rouge du sable est due à la présence de fer, et cela lui donne un aspect incomparable.
Dans le désert infini, s’y croisent les ombres, les couleurs, les traces, les nuages...
Aujourd’hui, c’est un grand jour : l’ascension de ces fameuses grandes dunes sont au menu du jour.
Notre objectif ? Big Daddy ! Tout simplement la dune la plus populaire qui culmine à 350 m environ !
Départ très matinal pour éviter la chaleur et l’afflût de randonneurs : car l’endroit exceptionnel est évidemment très prisé.
L’ascension est pénible, car le point culminant de la dune est encore loin : chaque pas, chaque foulée dans le sable est éprouvant : nous avons la sensation parfois même de reculer !
Mais au terme d’une longue ascension, les chaussures alourdis d’une quantité incroyable de sable, la récompense est au bout du chemin !
Le spectacle est hallucinant de beauté : le désert est là, sous nos yeux, à perte de vue.
Assis de longs moments, nous contemplons sa beauté, et sa puissance, pendant qu’un vent léger soulève quelques volutes de sable, dans un silence impressionnant
Nous ne résistons pas à la glissade vers le Dead Vlei, tout en se préparant à faire “chanter la dune” : alignés les uns à côté des autres, nous nous élançons à corps perdu dans la pente, en positionnant nos pieds de façon à faire glisser les millions de grains de sable à l’intérieur de la dune : la résonance et les vibrations engendrées, font jaillir un chant incroyable, comme si une sirène issue des profondeurs de la dune émettait un chant à notre passage ! A vivre absolument !
Dans une solitude immense, le désert impose son impitoyable nature dans un silence impressionnant
Du haut de “Big daddy”, nous avons une vue éblouissante sur la fameux Dead Vlei ou marais de la mort, entouré par les dunes les plus élevées du monde
D’un point de vue géologique, son histoire est intéressante : A l’origine, c’est une inondation qui a détourné une rivière à cet endroit, créant un une sorte de lac permettant à des acacias du désert (Acacia erioloba) d'y pousser.
Mais comme souvent, tout ne se déroule pas toujours comme prévu ; des dunes se sont formées et ont empêché l’eau d’alimenter l’endroit.
Du coup, la conséquence a été dramatique : les arbres ont péri : ce qui est incroyable, c’est que ces acacias sont estimés à 900 ans !
Aujourd’hui, ils ne reste que des arbres calcinés par le soleil qui, au cours des siècles, leur a donné cette couleur noire. Il restent ainsi et ne pourrissent pas en raison de la sécheresse intense.
2 types de dunes sont présentes :
- Les Star Dunes : omniprésentes à Sossuslei en raison des vents mutidirectionnels, elles ont cet aspect caractéristique en étoile : c'est à cet endroit que se trouve les plus hautes dunes du monde
- Les dunes de Barchan : en forme de croissant ou demi-lune, elles se positionnent toujours dans le sens du vent. Elles se déplaçent sur de grandes distances, toujours dans la même direction.
Seuls au monde !
Une belle arche naturelle est l’attraction du coin. La plupart ne font que passer. Nous, nous avons bivouaquer sur ce site superbe, loin de toute agitation.
Ce qui frappe aussi dans cette immensité désertique, c’est la pureté des cieux, dont seules certaines constellations sont visibles de ce côté de l’hémisphère sud.
“Et là, les soirées deviennnent magiques, quand le ciel noir comme de l’ébène fait scintiller des milliers d’étoiles, laissant apparaitre la voie lactée, comme nulle part ailleurs.”
Armés de notre carte du ciel, nous nous amusons à repérer la Croix du Sud, puis Centaure et la Mouche.
Nous redécouvrons les plaisirs simples des soirées en plein coeur du désert, expérience et vision inoubliable.
Le Désert du Namib, c’est le désert de la vie !
Le désert est d’une richesse incomparable, et sa faune est exceptionnelle, tant sur le plan animal que végétal : le désert n’est pas un no man’s land sans vie ! Bien au contraire !
Ces étendues vierges recèlent quelques trésors, et il est stupéfiant de voir comment hommes, plantes et animaux survivent dans des conditions très difficiles.
Le parc national d’Etosha ne faisait pas partie de notre programme (un peu trop touristique) mais notre périple sur les pistes ne nous a pas empêché de croiser les animaux emblématiques du désert, tels que girafes, Zèbres de Hartmann, Oryx, Eléphants du désert, babouins, springbox, les célèbres otaries du Cap Cross (100 000 individus ) et 1 scorpion jaune !
Pas de lions malheureusement, ni de léopards, beaucoup trop rares.
Les éléphants du désert
On les rencontre dans le Damaraland et le Kaokoland.
Leur particularité : Ils peuvent vivre 5 jours sans boire, alors qu'un éléphant des savanes a besoin de 200 litres par jour !
C’est vraiment une chance d’avoir croisé les éléphants du désert : ils m’ont vraiment impressionné : il faut faire preuve de prudence et de silence pour les approcher.
Ces mastodontes se sont adaptés d’une façon incroyable à l’aridité extrême de leur territoire.
- Le très rare WELWITSCHIA MIRABILIS
Dans le désert, on rencontre quelques spécimens de Welwitschia mirabilis, l’un des rares végétaux adaptés à ces conditions d’une aridité exceptionnelle. C'est une plante protégée.
D’apparence fanée ou morte, elle a la particularité de se développer très lentement, et dans un milieu très hostile. elle peut vivre sous ce climat pendant plus de 2000 ans.
Voici quelques autres plantes emblèmatiques et incontournables de Namibie, croisées lors notre trek :
- L'ALOE DICHOTOMA ou arbre Carquois : ses branches et son écorce servent à fabriquer des carquois (2ème photo)
- Le PACHYPODIUM LEALII ou arbre bouteille (à cause de la forme enflée de son tronc) (3ème photo)
- EUPHORBE : S'apparente à un cactus, mais n'en est pas un : c'est une plante très toxique.(4ème photo)
- Le BAOBAB (dernière photos)
Epilogue...
On se sent vraiment tout petit face à cette immensité : j'ai profité de chaque instant, dans ce décor qui est un véritable enchantement.
C’est aussi un grand privilège de vivre ces moments de grâce, de silence et d’émerveillement.
Une belle aventure qui m'a fait redécouvrir cette Afrique authentique; j'ai évidemment une envie très forte d'y retourner, tant il reste à découvrir. Sans nulle doute que ce sera chose faite dans un proche avenir...
Africâlement vôtre !
J’ai toujours aimé le desert : on s’asseoit sur une dune de sable, on ne voit rien, on n’entends rien. Et cependant, quelque chose rayonne en silence
Antoine de St Exupéry