GROENLAND EST : En avant pour un festival de glace !
13 avr. 2015Son immensité glacée n’a d’égal que sa beauté arctique…
Ses paysages sublimes d’une pureté éclatante et minérale, n’ont d’égal que le bonheur qu’ils procurent !
Un paradis blanc situé sur le 65 ème parallèle, tout près du cercle polaire arctique, dont les étendues immaculées, crées des paysages époustouflants…
J’ai nommé, Sa majesté le Groenland, terres ancestrales du peuple Inuit.(=homme)
C’est enfin le début d’une extraordinaire aventure qui commence pour moi au Groenland, un vieux rêve qui s’accomplit enfin ! Mais Il nous a fallu s’armer de patience et avoir les nerfs solides pour y arriver ! En effet, des conditions météo déplorables ont retardé notre arrivée : retard de 8 h au départ de Paris, puis bloqué environ 48 h à Reykjavik.
Mais où suis-je allé exactement ?
Départ pour Kulusuk au Groenland
Dans la guest-house à Reykjavik, nous sommes fin prêts. Tenue grand froid sur le dos, nous guettons les infos sur le web, afin de savoir si notre vol aura bien lieu. L’aéroport n'est qu’à quelques minutes. Notre angoisse monte au fur et à mesure que l’heure approche, jusqu’au moment où Sylvain, notre guide, nous délivre de notre crainte ! On part ! Enfin !
Que l’attente fût longue !
A l’aéroport, nous scrutons les écrans de contrôle : ouf ! Le nôtre est affiché, mais pleins d’autres vols sont reportés ou annulés. Un incident technique cette fois est annoncé sur le vol précédent… 2 fois ouf, ce n’est pas le nôtre !
En lisant l’écran, il y a de la publicité qui passe en boucle, dont une qui me fera bien me marrer : le musée du pénis !! Oui ! oui !
Départ pour notre village, Tiniteqilaq
Après bien des inquiétudes pour arriver jusqu’à Kulusuk au Groenland, où nous avons atterri au départ d’Islande, notre superbe hélicoptère rouge s’élève enfin dans les airs, dans un vacarme assourdissant, faisant virevolter la neige en tout sens.
Très vite, nous survolons les montagnes enneigées et la banquise, pour un court voyage de 20mn, qui nous emmènera jusqu’à notre destination finale, Tiniteqilaq, petit village coloré le long de la banquise, telles des pierres précieuses posées sur un écrin.
L'hélicoptère : moyen le plus rapide, pour rejoindre le village
Tinitequilaaq : un village haut en couleurs
Notre hélico se pose doucement sur soulevant une nouvelle fois une mini tempête de neige.
Le comité d’accueil est là : une moto neige chargera nos bagages ; nous la suivrons à pied, en s’enfonçant dans une neige profonde, d’une blancheur immaculée.
Dès la 1ère minute, le spectacle est fabuleux ; car notre arrivée se fait sous un beau soleil. Le village se dévoile peu à peu sous nos yeux : magique, magnifique, irréel, un décor de rêve !
Dans le village, le temps semble s’être arrêté. Des petites maisons de bois colorées sont disséminées cà et là ; nous apprendrons qu’il se compose seulement dune centaine d’habitants.
Notre « cabane »
Nous prenons possession de notre maison : c’est en fait la cabane de Tobiak, le plus grand chasseur de la région. Ici c’est comme cela, on laisse sa demeure au visiteur de passage.
Saviez-vous que chez les Inuits, la terre n’appartient à personne ? Mais comme il n’était pas prévu que nous dormions ici, tout est resté en pêle-mêle : vaisselle, lit, c’est le souk !
Peu importe, nous nous mettons tout de côté, et nous nous réorganisons à notre manière. L’intérieur est très simple et autant le savoir, ni douche, ni « vrai toilette » : en fait, un sac qu’il faudra déposer à la décharge, lorsqu’il sera plein ! Heureusement, nous n’aurons pas à le faire ! Et pour l’eau, direction la citerne, pour y remplir nos bidons !
Des icebergs partout et une lumière exceptionnelle !
Une fois établit notre quartier général, pas une seconde à perdre : on commence à explorer les alentours, car le temps est magnifique ! Nous longeons le rivage couvert d'une neige épaisse.
Bientôt, nous apercevons nos premiers icebergs, qui se reflètent sur un océan dont la couleur grise, tranche avec l’éclatante blancheur de la neige et de la glace.
De la glace à profusion
Il y en a de toutes les tailles, et on ne peut s’empêcher de penser à cette banquise qui fond au rythme infernal du réchauffement climatique, comme une larme qui s’écoule dans l’océan, pour nous rappeler, à nous humains, que leur avenir est incertain, et qu’il serait temps de réagir !
Proverbe Inuit : " INUIT TIME, NO TIME !"
La vie dans le village : Dans les jours qui suivront, nous vivrons au rythme du village, et nous nous baladerons dans les montagnes environnantes, en nous déplaçant avec nos raquettes. Heureusement que nous les avons, car la neige est abondante !
A Tiniteqilaaq, le temps semble s’être arrêté : La journée, la vie du village est plutôt calme et rythmée par les jeux des enfants, et les villageois qui vaquent à leurs occupations, mais on ne voit jamais personne courir.
On y croise aussi bien un Inuit ramenant sur l’épaule ou au bout d’une corde, un bidon d’eau, qu’il est allé chercher dans la réserve d’eau, car il n’y pas d’eau courante, qu’un chasseur ou un pêcheur revenant avec un phoque.
Il existe une petite école d'une vingtaine d'élèves ; l'enseignement est assuré par une Danoise. D'ailleurs, si l'expérience vous tente, elle recherche un second enseignant !
Question intendance, seule existe une épicerie ravitaillée 1 fois par an aux beaux jours ; mais c'est aussi la poste, le comptoir d'enregsitrement pour les hélicos, bref, c'est le seul magasin !
Sublimes aurores boréales !
Sublimes aurores boréales le 19 mars, lors de l'éclipse solaire : un festival de nuages d'un vert tendre, se déchirent dans la nuit, comme des fantômes qui dansent dans un ciel étoilé, d'un noir intense.
Premières photos, et premières désillusions ! Car à ce moment précis, mon appareil photo ne veut plus rien entendre, et ce, par ma faute, pour une raison complètement farfelue : dans l'obscurité, j'ai appuyé malencontreusement sur un bouton, qui a coupé l'alimentation de l'appareil !
J'ai tout simplement cru à une panne à cause du froid ! je m'en veux tellement ! Voilà qui me servira de leçons. J'ai tout de même réussi (à peu près !) quelques prises !
Ballade sur la banquise : Un festival de glace !
L’océan charie des glaçons à perte de vue, que dis-je, des icebergs, qui avancent lentement au rythme du courant. On croirait ainsi assister à un défilé de vaisseaux de glace, nous offrant un spectacle exceptionnel et impressionnant !
Les paysages de l’arctique sont fantastiques : il y a un côté dramatique dans ces espaces grandioses : le ciel qui s’assombrit dans la grisaille, associé aux icebergs blancs et légèrement bleutés, reposant dans une mer triste et sombre, d’un noir impressionnant, donne une atmosphère assez irréelle, mais quelle splendeur !
" Un bain glacé, et la sensation d'être un glacon en formation ! "
Eh oui ! Malgré toutes les précautions prises par Sylvain, notre guide, et alors que je discutais avec un compagnon, je me suis subitement enfoncé à travers la glace, jusqu’à la taille. Mais voilà, le problème, c’est que, raquettes aux pieds, j’ai eu un mal fou à me sortir de mon trou, plutôt étroit d'ailleurs !
Très vite, je sens l’eau glacée envahir mes épaisses couches de vêtements, mais c’est supportable ! Néanmoins, dans ces conditions pas une minute à perdre :
- 1ère règle : se rouler la neige fraîche pour absorber au maximum l’humidité des vêtements.
- 2ème règle : rentrer d’urgence au village (20 mn environ de là où je me trouvais)
- 3ème règle : une fois rentré, se changer rapidement, boire des boissons chaudes.
Sylvain s’enquiert régulièrement de mon état : je le rassure, je vais bien, mais si j’ai eu un peu la sensation d’être un « glaçon en formation »
Cet épisode aurait pu être dramatique si les conditions avaient été plus rudes ; heureusement, la température était « clémente » et le village assez proche, pour que je ne gèle pas sur place ! Plus de peur que de mal !
Mais une petite frayeur tout de même pour tout le monde ! Voilà un souvenir que je ne suis pas prêt d’oublier !
Sculptures de glace : mythe ou réalité ?
Les éléments qui se déchainent régulièrement, et les conditions climatiques souvent extrêmes, ont façonné, et taillé la glace, cà et là, de telle sorte qu’ils donnent lieu à des sculptures somptueuses, à la forme surprenante.
Elles sont empreintes de sentiments à la fois mystérieuses, et étranges, laissant ainsi à chacun, le soin de laisser libre cours à son imagination.
Voilà, c’est mon dernier jour.
Ce matin, le temps est couvert. Nous devons rejoindre Kulusuk, et de là, reprendre un avion pour l’Islande. Cela semble bien compromis. Mais on a l’habitude maintenant !
Sauf que si nous ne décollons pas aujourd’hui, notre retour en France deviendra problématique. En effet, une nouvelle violente tempête, appelée " Piterak ", est annoncée pour demain.
Un point météo est fait chaque heure ; nous devons être fin prêts, sacs bouclés, dès qu’une fenêtre météo s’ouvrira. Mais cela ne va pas en s’arrangeant. Petite inquiétude.
Soudain, un coin de ciel bleu apparait. Le soleil pointe son nez, les montagnes se dégagent !
Feu vert pour les hélicos.
Après un dernier survol de la banquise, sous un soleil radieux, comme pour nous faire un ultime cadeau après tant de galères, nous rejoignons Kulusuk, d’où nous prendrons enfin notre avion pour Reykjavik.
Dans la foulée, à peine le temps de faire quelques emplettes, nous embarquons sur Air Iceland
Fin du voyage
Fin du voyage...Départ de Tiniteqilaaq et dernier survol de la banquise
« TERRES OUBLIEES »
Un grand merci à Sylvain et à Sébastien, nos guides, grands spécialistes du polaire, pour leur grand professionnalisme, leur réactivité, et leur très grande gentillesse. Sans oublier, Charlotte, au niveau de l’intendance, qui pu nous dégoter, je ne sais pas comment, hélico ou hébergements d’urgence !
« Terres oubliées » un nom qui sonne dorénavant pour moi, comme étant une référence incontournable dans le domaine de l’aventure, de l’inattendu, voire même de l’exceptionnel !
Même si je suis plutôt un voyageur indépendant, j'avoue avoir été bluffé : là,rien à voir avec les agences très connues.
Chapeaux bas les artistes, vous avez été formidables ! A très bientôt pour de nouvelles aventures...
Bientôt : Groenland : Pêche & chasse, une tradition séculaire fortement ancrée chez les Iuits .